PABLO PICASSO 1881-1973
Hibou, 1957
Pièce unique
Tomette en terre cuite partiellement émaillée et peinte à la main
Tomette en terre cuite partiellement émaillée et peinte à la main
Hauteur : 33,5 cm
Certificat d'authenticité délivré par Madame Paloma Ruiz-Picasso et Madame Diana Widmaier-Ruiz-Picasso, en date du 19 novembre 2024.
L’œuvre Hibou, réalisée en 1957, témoigne du lien particulier que Pablo Picasso entretenait avec cet animal fascinant. Cette céramique unique, façonnée dans un carreau de terre cuite et peinte à...
L’œuvre Hibou, réalisée en 1957, témoigne du lien particulier que Pablo Picasso entretenait avec cet animal fascinant. Cette céramique unique, façonnée dans un carreau de terre cuite et peinte à la main, illustre parfaitement l’exploration passionnée de l’artiste dans l’univers de la céramique, un médium qu’il investit intensément dès la fin des années 1940 à Vallauris. L’attirance de Picasso pour le hibou ne relève pas du hasard. En 1946, alors qu’il travaille au Musée d’Antibes, le photographe Michel Sima lui apporte une chouette blessée, trouvée dans un recoin du Château Grimaldi. Picasso et Françoise Gilot la soignent, et bien que l’oiseau demeure peu sociable et hargneux, il devient un compagnon permanent dans l’atelier. Baptisé Ubu, il inspire profondément Picasso, qui commence à le représenter régulièrement sur divers supports : dessins, gravures, sculptures et céramiques. Au-delà de l’anecdote personnelle, le hibou possède une symbolique puissante qui résonne dans l’œuvre de Picasso. Dans l’Antiquité, il est l’animal sacré d’Athéna, déesse de la sagesse, et le totem antique d’Antibes, ville où Picasso fit sa rencontre avec Ubu. A partir du Moyen Âge, la chouette devient une figure inquiétante, associée aux ténèbres. Cette dualité entre lumière et obscurité, connaissance et mystère, a toujours fasciné Picasso, qui l’exploite pleinement dans ses représentations du rapace.
Au travers de cette céramique unique, Picasso livre une interprétation épurée et expressive de cet oiseau. Son approche est à la fois brute et spontanée : il trace au pinceau des lignes noires énergiques qui délimitent le corps, les ailes et les pattes du hibou. Les grands yeux ronds et fixes, marqués par une touche de blanc, captivent immédiatement le regard et confèrent à l’animal une présence quasi-totémique. Contrairement aux éditions de céramiques que Picasso a produites avec les artisans de l’atelier Madoura, Hibou est une pièce unique, entièrement façonnée et peinte à la main. L’usage parcimonieux de l’émail, qui laisse transparaître la texture rugueuse de la terre cuite, confère à l’œuvre une dimension archaïque, rappelant les sculptures antiques ou les poteries primitives.
Cette céramique s’inscrit dans une série d’œuvres consacrées au hibou, que l’on retrouve notamment dans La Guerre et la Paix, la grande fresque monumentale peinte pour la Chapelle de Vallauris. Tantôt gardien du savoir, tantôt messager de l’inconnu, le hibou est une figure ambivalente qui incarne la complexité et les contrastes chers à Picasso. Avec cette sculpture, il transforme un simple carreau de céramique en une œuvre vivante et expressive, où se retrouvent à la fois son attachement personnel à l’animal, sa fascination pour la mythologie, et son approche instinctive et innovante de la céramique. Une pièce rare qui témoigne du génie créatif de Picasso dans un médium qu’il a su réinventer à son image.
Au travers de cette céramique unique, Picasso livre une interprétation épurée et expressive de cet oiseau. Son approche est à la fois brute et spontanée : il trace au pinceau des lignes noires énergiques qui délimitent le corps, les ailes et les pattes du hibou. Les grands yeux ronds et fixes, marqués par une touche de blanc, captivent immédiatement le regard et confèrent à l’animal une présence quasi-totémique. Contrairement aux éditions de céramiques que Picasso a produites avec les artisans de l’atelier Madoura, Hibou est une pièce unique, entièrement façonnée et peinte à la main. L’usage parcimonieux de l’émail, qui laisse transparaître la texture rugueuse de la terre cuite, confère à l’œuvre une dimension archaïque, rappelant les sculptures antiques ou les poteries primitives.
Cette céramique s’inscrit dans une série d’œuvres consacrées au hibou, que l’on retrouve notamment dans La Guerre et la Paix, la grande fresque monumentale peinte pour la Chapelle de Vallauris. Tantôt gardien du savoir, tantôt messager de l’inconnu, le hibou est une figure ambivalente qui incarne la complexité et les contrastes chers à Picasso. Avec cette sculpture, il transforme un simple carreau de céramique en une œuvre vivante et expressive, où se retrouvent à la fois son attachement personnel à l’animal, sa fascination pour la mythologie, et son approche instinctive et innovante de la céramique. Une pièce rare qui témoigne du génie créatif de Picasso dans un médium qu’il a su réinventer à son image.
Provenance
Propriété de l'artiste.Jacqueline Picasso, Paris.
Étienne Sassi, Inc, Paris.
Hammer Galleries, New York.
Collection privée.
Vente, Christie's, South Kensington, 26 juin 2014.
Acquis lors de la vente ci-dessus.
Vente, Phillips, Londres, 5 octobre 2018, lot 74.
Acquis lors de la vente ci-dessus par le précédent propriétaire.
Expositions
Vallauris, Musée de la Céramique, Picasso, Céramiste à Vallauris, pièces uniques, juillet - novembre 2004.New York, Hammer Galleries, Picasso, Ceramics at Vallauris, 1946-1973, April - May 2005.