PABLO PICASSO 1881-1973
Femme Assise, 1902
Bronze à patine marron
14 x 9 cm
Certificat d'authenticité délivré par Madame Paloma Ruiz-Picasso et Madame Diana Widmaier-Ruiz-Picasso, en date du 15 janvier 2024.
Signé et numéroté : Picasso ; 2/12
Cachet du fondeur Alexis Rudier, Paris
Cachet du fondeur Alexis Rudier, Paris
Jaimé Sabartés a souvent rappelé à Picasso que : 'Le plâtre est éphémère... Il te faut du durable. Le bronze est éternel.' Dès le début de sa carrière, Picasso saisit...
Jaimé Sabartés a souvent rappelé à Picasso que : "Le plâtre est éphémère... Il te faut du durable. Le bronze est éternel." Dès le début de sa carrière, Picasso saisit les avantages offerts par ce matériau tels sa stabilité, sa patine variée aux multiples effets, sa capacité à conserver les empreintes des matériaux et à refléter les différentes étapes du processus créatif ainsi que la possibilité de les peindre. Picasso produisait les nombreux plâtres de ses sculptures et demandait ensuite à ses fondeurs de lui renvoyer l'original avec un ou plusieurs exemplaires en bronze. Peu d'artistes fabriquent eux-mêmes leurs fontes. Il choisissait ses fondeurs en fonction de ses besoins, de l'époque, du type d'œuvres à réaliser, du prix, mais aussi des marchands ou des collectionneurs à l'origine des éditions : Ambroise Vollard, Daniel-Henry Kahnweiler, Heinz Berggruen, Lionel Prejger et Max Pellequer. Max Pellequer était un banquier et collectionneur français qui rassembla une importante collection d’œuvres modernistes dans les années 1920 et 1930, y compris un certain nombre d’œuvres anciennes importantes de Pablo Picasso. Il deviendra son conseiller financier pendant plus de trente ans mais surtout son ami et un de ses plus importants collectionneurs.
La sculpture « Femme assise » provient directement de la collection de Max Pellequer. Il s’agit de la première sculpture connue de l'œuvre de Pablo Picasso. Réalisée dans la maison de campagne des Fontbona à Sen Gervasio, lors de son séjour à Barcelone en 1902, elle porte en elle une charge émotionnelle unique. Le rendu du motif est sommaire, la transition du vêtement aux mains est à peine travaillée. Seuls le visage et les cheveux ont été traités plus en détails. Mais ce petit format incarne un type de sculpture dont l’artiste ne déviera que rarement. Presque toutes les œuvres plastiques de Picasso sont en effet des sculptures individuelles. En évitant les groupes de personnages, Picasso s’inscrit bien dans une réaction à la sculpture du XIXe siècle et à son contenu littéraire. Le modelé donne l'impression d'une forme compacte, dont ne se détache que le visage à l'expression mélancolique qui fait écho à celle des miséreuses de la période bleue. Dans ce travail où l'économie de moyens est portée à son comble, la forme seule prévaut, détachée de tout contenu narratif, dans la simplicité de sa présence plastique. Le motif du personnage inscrit dans un bloc de matière est empreint de résonances religieuses, rappelant un santon, dont la position cherche à évoquer la douleur de manière pathétique. La femme assise est l'un des thèmes constants de l'œuvre de Picasso, traité ici pour la première fois en trois dimensions.
En 1901, Picasso fait la connaissance du docteur Louis Jullien, spécialiste des maladies vénériennes, qui travaille dans l’hôpital de la prison de femmes de Saint-Lazare, à Paris. Les visites pour observer les détenues inspirent le peintre. La solitude des malades, la plupart étant des prostituées, est à l’origine de toiles les mettant en scène dans un décor carcéral, teintées de la mélancolie profonde qui habite déjà Picasso, si caractéristique de la période bleue. Nombre de ces représentations sacralisent la figure féminine, comparable à une madone ou une vierge à l’enfant. En 1902, à Barcelone, après huit années de séjour à Paris, Picasso revient sans cesse sur le thème de la femme, sous l'impact de ce qu'il avait vu dans la prison-hôpital : des femmes assises qui tournent généralement le dos au spectateur, pour préserver leur intimité et exprimer leur douleur. Picasso inaugure ainsi son œuvre sculptural par un thème récurrent dans son travail. Il assoie sa figure sur un bloc qui figure dans le mobilier d’atelier des dessins de ses débuts. Le modelé du visage et du corps de la Femme assise souligne le travail de simplification, tel qu’on peut le retrouver dans ses nombreuses œuvres faites entre Paris et Barcelone en 1901 – 1902.
La sculpture « Femme assise » provient directement de la collection de Max Pellequer. Il s’agit de la première sculpture connue de l'œuvre de Pablo Picasso. Réalisée dans la maison de campagne des Fontbona à Sen Gervasio, lors de son séjour à Barcelone en 1902, elle porte en elle une charge émotionnelle unique. Le rendu du motif est sommaire, la transition du vêtement aux mains est à peine travaillée. Seuls le visage et les cheveux ont été traités plus en détails. Mais ce petit format incarne un type de sculpture dont l’artiste ne déviera que rarement. Presque toutes les œuvres plastiques de Picasso sont en effet des sculptures individuelles. En évitant les groupes de personnages, Picasso s’inscrit bien dans une réaction à la sculpture du XIXe siècle et à son contenu littéraire. Le modelé donne l'impression d'une forme compacte, dont ne se détache que le visage à l'expression mélancolique qui fait écho à celle des miséreuses de la période bleue. Dans ce travail où l'économie de moyens est portée à son comble, la forme seule prévaut, détachée de tout contenu narratif, dans la simplicité de sa présence plastique. Le motif du personnage inscrit dans un bloc de matière est empreint de résonances religieuses, rappelant un santon, dont la position cherche à évoquer la douleur de manière pathétique. La femme assise est l'un des thèmes constants de l'œuvre de Picasso, traité ici pour la première fois en trois dimensions.
En 1901, Picasso fait la connaissance du docteur Louis Jullien, spécialiste des maladies vénériennes, qui travaille dans l’hôpital de la prison de femmes de Saint-Lazare, à Paris. Les visites pour observer les détenues inspirent le peintre. La solitude des malades, la plupart étant des prostituées, est à l’origine de toiles les mettant en scène dans un décor carcéral, teintées de la mélancolie profonde qui habite déjà Picasso, si caractéristique de la période bleue. Nombre de ces représentations sacralisent la figure féminine, comparable à une madone ou une vierge à l’enfant. En 1902, à Barcelone, après huit années de séjour à Paris, Picasso revient sans cesse sur le thème de la femme, sous l'impact de ce qu'il avait vu dans la prison-hôpital : des femmes assises qui tournent généralement le dos au spectateur, pour préserver leur intimité et exprimer leur douleur. Picasso inaugure ainsi son œuvre sculptural par un thème récurrent dans son travail. Il assoie sa figure sur un bloc qui figure dans le mobilier d’atelier des dessins de ses débuts. Le modelé du visage et du corps de la Femme assise souligne le travail de simplification, tel qu’on peut le retrouver dans ses nombreuses œuvres faites entre Paris et Barcelone en 1901 – 1902.
Provenance
Max Pellequer.Vente Piasa, février 2024.
Catalogues
D.-H. Kahnweiler, Les Sculptures de Picasso, Paris, 1949, autre modèle illustré pl. 1.Catalogue d’exposition, Picasso, an American Tribute, New York, 1962, n° 2, autre modèle illustré.
Catalogue d’exposition, The Sculpture of Picasso, New York, 1967, p. 221, n°1, autre modèle illustré p. 50.
W. Spies, Pablo Picasso, Das Plastische Werk, Berlin, 1983, n° 1, p. 421, autre modèle illustré pp. 15 & 326.
W. Spies, Picasso, The Sculptures, Paris, 2000, n° 1, pp. 18-20, autre modèle illustré p. 19.
Catalogue d’exposition, Picasso Sculpture, Ann Temkin et Anne Umland, 2015, illustré p.297.
Catalogue d’exposition, Brassaï/Picasso conversations avec la lumière, Paris, 2000, p. 293, autre modèle illustré dans une photographie de Brassaï pl. 241.