PABLO PICASSO 1881-1973
Étude De Personnages - Hommage À Degas, 1967
Encre et lavis sur papier
Cadre en bois sculpté et doré XVIIe siècle, Italie.
Cadre en bois sculpté et doré XVIIe siècle, Italie.
52 x 64 cm
81 x 93 cm (avec cadre)
81 x 93 cm (avec cadre)
Certificate of authenticity issued by Mrs. Paloma Ruiz-Picasso and Mrs. Diana Widmaier-Ruiz-Picasso, dated February 29, 2024.
Signé et daté en bas à droite : Picasso ; jeudi 9.2.67
Pablo Picasso est un artiste cubiste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY MARCILHAC. Tout au long de sa carrière, Pablo Picasso a observé le travail d’autres artistes notamment...
Pablo Picasso est un artiste cubiste et est exposé à la galerie HELENE BAILLY MARCILHAC.
Tout au long de sa carrière, Pablo Picasso a observé le travail d’autres artistes notamment celui de son confère Edgar Degas. Bien que les deux aient vécu dans le même quartier de Montmartre pendant plusieurs années, jusqu’à la mort de Degas en 1917, aucune information n’atteste qu’ils se soient rencontrés. Pourtant, certaines des premières représentations de Paris par Picasso font clairement fait écho aux sujets de Degas : les amateurs de café, les artistes de cabaret et les maisons closes. Lorsque Picasso rencontre et épouse la ballerine Olga Khokhlova, ses portraits d’elle et de son milieu s’inspirent également du vocabulaire établi par Degas en tant que peintre de danseuses. En 1958, Picasso acquière un certain nombre de monotypes provocateurs de Degas, qu’il considérait comme « les meilleures choses que Degas ait jamais faites » et, dans une série d’eaux-fortes de 1971, il représente Degas lui-même regardant des nus féminins. Daté du jeudi 09 février 1967, notre dessin est un parfait exemple des œuvres où il visualise clairement Degas. Avec son propre vocabulaire artistique et son geste libre, Picasso représente Degas avec une barbe naissante, de profil observant deux femmes nues dont une debout et l’autre agenouillée à ses pieds. A côté de lui, un homme aux yeux rieurs, est volontairement caché dans la partie foncée au lavis. Sur le mur en face, un immense visage de femme déstructurée avec deux yeux sur son profil le gauche le regarde.
En reprenant un thème illustré par Degas à l’époque, Picasso affirme une nouvelle fois son admiration pour l’artiste mais également son goût commun pour le corps de la femme qu’il représenta tout au long de sa carrière. Dans les années 1960, Picasso joue également avec la perception, par la déstructuration faciale et physique, typique du mouvement cubiste – dont il fut le chef de file.
Une année après la réalisation de notre dessin, entre le 16 mars et le 5 octobre 1968, Picasso réalise une série de gravures présentée au mois de décembre de la même année à la galerie Louise Leiris à Paris. La villa Notre Dame de Vie, à Mougins, où réside alors le peintre, est plongée dans un calme inhabituel à cause de la crise de mai 1968. Picasso âgé de 87 ans entreprend la production d'un ensemble de gravures, sorte de journal de bord dans lequel tous les thèmes qui lui sont chers sont présents : les femmes, le peintre et son modèle, ses origines et l’érotisme où il fait régulièrement apparaitre, Edgar Degas entourées de femmes nues. Notre dessin est ainsi une œuvre préparatoire qui inspira grandement Picasso à poursuivre ses illustrations sur Degas dans ses gravures.
Tout au long de sa carrière, Pablo Picasso a observé le travail d’autres artistes notamment celui de son confère Edgar Degas. Bien que les deux aient vécu dans le même quartier de Montmartre pendant plusieurs années, jusqu’à la mort de Degas en 1917, aucune information n’atteste qu’ils se soient rencontrés. Pourtant, certaines des premières représentations de Paris par Picasso font clairement fait écho aux sujets de Degas : les amateurs de café, les artistes de cabaret et les maisons closes. Lorsque Picasso rencontre et épouse la ballerine Olga Khokhlova, ses portraits d’elle et de son milieu s’inspirent également du vocabulaire établi par Degas en tant que peintre de danseuses. En 1958, Picasso acquière un certain nombre de monotypes provocateurs de Degas, qu’il considérait comme « les meilleures choses que Degas ait jamais faites » et, dans une série d’eaux-fortes de 1971, il représente Degas lui-même regardant des nus féminins. Daté du jeudi 09 février 1967, notre dessin est un parfait exemple des œuvres où il visualise clairement Degas. Avec son propre vocabulaire artistique et son geste libre, Picasso représente Degas avec une barbe naissante, de profil observant deux femmes nues dont une debout et l’autre agenouillée à ses pieds. A côté de lui, un homme aux yeux rieurs, est volontairement caché dans la partie foncée au lavis. Sur le mur en face, un immense visage de femme déstructurée avec deux yeux sur son profil le gauche le regarde.
En reprenant un thème illustré par Degas à l’époque, Picasso affirme une nouvelle fois son admiration pour l’artiste mais également son goût commun pour le corps de la femme qu’il représenta tout au long de sa carrière. Dans les années 1960, Picasso joue également avec la perception, par la déstructuration faciale et physique, typique du mouvement cubiste – dont il fut le chef de file.
Une année après la réalisation de notre dessin, entre le 16 mars et le 5 octobre 1968, Picasso réalise une série de gravures présentée au mois de décembre de la même année à la galerie Louise Leiris à Paris. La villa Notre Dame de Vie, à Mougins, où réside alors le peintre, est plongée dans un calme inhabituel à cause de la crise de mai 1968. Picasso âgé de 87 ans entreprend la production d'un ensemble de gravures, sorte de journal de bord dans lequel tous les thèmes qui lui sont chers sont présents : les femmes, le peintre et son modèle, ses origines et l’érotisme où il fait régulièrement apparaitre, Edgar Degas entourées de femmes nues. Notre dessin est ainsi une œuvre préparatoire qui inspira grandement Picasso à poursuivre ses illustrations sur Degas dans ses gravures.
Provenance
Collection Galerie Louise Leiris.Collection privée.
Publications
Christian Zervos, Pablo Picasso, Paris, 1965-1967, vol. 25, illustré sous le n°271, p. 124.
Picasso Project, Picasso Paintings, Watercolors, Drawings and Sculpture, The Sixties II – 1964-1967, illustré 67-056.