HENRI MANGUIN 1874-1949
94 x 81,5 cm (avec cadre)
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Cette nature morte, peinte sur le motif dans son atelier, incarne une forme de résistance poétique : une célébration de la beauté simple et du renouveau printanier.
Henri Manguin (1874–1949) est l’un des membres fondateurs du fauvisme, mouvement né au début du XXe siècle et caractérisé par l’usage de couleurs pures, intenses, posées en aplats, ainsi que par une libération de la forme et de la perspective. Aux côtés de Matisse, Derain et Vlaminck, Manguin a participé au Salon d’Automne de 1905, événement fondateur. Bien que le fauvisme en tant que groupe ait été de courte durée, Manguin en est resté fidèle tout au long de sa vie, développant une approche personnelle, empreinte de sensualité, de douceur et de lumière.
Dans le présent tableau, cette fidélité aux principes fauves se manifeste dans l’éclat des couleurs : les rouges profonds, les jaunes vibrants, les verts intenses s’entrelacent pour donner vie à un bouquet débordant de fraîcheur. Le vase vert, posé sur une table nappée, capte la lumière diffuse qui entre par la fenêtre à l’arrière-plan. Les objets alentours, tels qu’une brosse à cheveux, des tissus bariolés et une petite boîte finement décorée, sont traités avec une touche souple et colorée, conférant à la scène une atmosphère familiale, presque méditative.
L’œuvre fut acquise en 1942 directement auprès de l’artiste par Jean Methey, puis conservée dans une collection particulière des Yvelines. Elle témoigne de la vitalité créatrice de Manguin, et de sa capacité à transformer un simple intérieur en une ode colorée à la nature et à la lumière. À une époque troublée, ce tableau réaffirme les choix esthétiques de l’artiste : la peinture comme un refuge, un chant paisible, une source de joie visuelle.
Provenance
Jean Metthey (acquis directement auprès de l’artiste en 1942).Collection privée, France.
Vente Ader, mai 2025.
المنشورات
Lucile et Claude Manguin, Henri Manguin, Catalogue raisonné de l’oeuvre peint, Neuchâtel, Ides et Calendes, 1980, illustré sous le n° 1447, p. 403 (titré Anémones devant la fenêtre).