KEES VAN DONGEN 1877-1968
Les Cavaliers Au Bois, Circa 1920
Huile sur panneau
50 x 65 cm
Signé en bas à droite : van Dongen
Kees van Dongen, né à Rotterdam en 1877 et naturalisé français en 1929, fut l’une des figures les plus marquantes du fauvisme, ce mouvement qui, au tournant du XXe siècle,...
Kees van Dongen, né à Rotterdam en 1877 et naturalisé français en 1929, fut l’une des figures les plus marquantes du fauvisme, ce mouvement qui, au tournant du XXe siècle, bouleversa la conception traditionnelle de la couleur et de la représentation. Dès son arrivée à Paris en 1897, il s’imprègne de la vie montmartroise et des milieux bohèmes où se côtoient poètes, peintres et musiciens. Proche de Matisse, Derain et Marquet, il participe au Salon d’Automne de 1905, celui-là même où la critique, découvrant les couleurs éclatantes et la vigueur du dessin, qualifie les artistes exposants de “fauves”. Chez van Dongen, cette exaltation chromatique ne vise pas la seule provocation : elle traduit une sensibilité à la fois sensuelle et ironique, un regard à la fois tendre et acéré sur la société moderne. L’œuvre Les Cavaliers au Bois, peinte vers 1920, témoigne d’une période de transition dans le parcours de l’artiste. Après les années d’avant-garde et les audaces du début du siècle, van Dongen s’oriente vers une peinture plus posée, empreinte de mélancolie et de raffinement. Il fréquente désormais le Tout-Paris, les salons élégants et les cercles mondains où se rencontrent aristocrates, écrivains et femmes de monde. C’est dans ce contexte qu’il s’attache à représenter les figures de la société urbaine moderne, où l’apparence, la grâce et la mise en scène du corps deviennent des signes de distinction.
Le sujet du tableau renvoie au Bois de Boulogne, lieu de promenade emblématique de la bourgeoisie parisienne, où les cavaliers et les élégantes se croisent au détour des allées ombragées. Ce décor, à la fois naturel et mondain, condense tout l’esprit d’une époque : un moment suspendu entre la légèreté retrouvée de l’après-guerre et la nostalgie d’un monde encore attaché à ses rituels aristocratiques. Van Dongen, qui observait avec fascination cette société en représentation, en retient ici l’essence poétique. Un couple de cavaliers avancent côte à côte, absorbés dans leur marche. Leurs silhouettes se fondent presque dans la matière picturale, comme si le mouvement même les dissolvait dans la lumière tamisée du sous-bois.
La peinture frappe par sa retenue chromatique. Les rouges sourds des chevaux, les verts profonds du feuillage et les touches de bleu et de violet créent une harmonie presque crépusculaire. La pâte est épaisse, le geste ample, révélant le goût de van Dongen pour une peinture construite par masses plutôt que par détails. Le regard de van Dongen, souvent ironique ou sensuel dans ses portraits féminins, se fait ici méditatif, presque mélancolique.
Ce tableau s’inscrit dans une lignée d’œuvres où van Dongen revisite la tradition équestre, mais en la débarrassant de tout effet de prestige ou de démonstration. Là où un Degas ou un Toulouse-Lautrec avaient su capter l’énergie du spectacle et du mouvement, van Dongen choisit l’intériorité. L’espace n’est plus un théâtre social, mais une scène intime, presque silencieuse. Les cavaliers du Bois ne sont plus des acteurs mondains, mais des silhouettes perdues dans la mémoire de la ville. Peinte vers 1920, cette œuvre marque le moment où van Dongen, revenu des excès fauves, conserve néanmoins de cette aventure le goût de la couleur comme langage autonome.
Le sujet du tableau renvoie au Bois de Boulogne, lieu de promenade emblématique de la bourgeoisie parisienne, où les cavaliers et les élégantes se croisent au détour des allées ombragées. Ce décor, à la fois naturel et mondain, condense tout l’esprit d’une époque : un moment suspendu entre la légèreté retrouvée de l’après-guerre et la nostalgie d’un monde encore attaché à ses rituels aristocratiques. Van Dongen, qui observait avec fascination cette société en représentation, en retient ici l’essence poétique. Un couple de cavaliers avancent côte à côte, absorbés dans leur marche. Leurs silhouettes se fondent presque dans la matière picturale, comme si le mouvement même les dissolvait dans la lumière tamisée du sous-bois.
La peinture frappe par sa retenue chromatique. Les rouges sourds des chevaux, les verts profonds du feuillage et les touches de bleu et de violet créent une harmonie presque crépusculaire. La pâte est épaisse, le geste ample, révélant le goût de van Dongen pour une peinture construite par masses plutôt que par détails. Le regard de van Dongen, souvent ironique ou sensuel dans ses portraits féminins, se fait ici méditatif, presque mélancolique.
Ce tableau s’inscrit dans une lignée d’œuvres où van Dongen revisite la tradition équestre, mais en la débarrassant de tout effet de prestige ou de démonstration. Là où un Degas ou un Toulouse-Lautrec avaient su capter l’énergie du spectacle et du mouvement, van Dongen choisit l’intériorité. L’espace n’est plus un théâtre social, mais une scène intime, presque silencieuse. Les cavaliers du Bois ne sont plus des acteurs mondains, mais des silhouettes perdues dans la mémoire de la ville. Peinte vers 1920, cette œuvre marque le moment où van Dongen, revenu des excès fauves, conserve néanmoins de cette aventure le goût de la couleur comme langage autonome.
Provenance
Collection privée, New-York.Galerie Fabien Boulakia, Paris.
Tajan, Paris, 13 juin 1995, lot 119.
Collection privée.
Vente Auction ShowPlace, octobre 2025.