ELEMER DE KORODY
Portrait De Femme, 1914
Huile sur toile
92,5 x 63,5 cm
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Le style de ce nu ne correspond pas à la conception connue de Vassilieff, ni à son style de composition, ni à ses autres procédés picturaux. Le galeriste, cependant, jugeant...
Le style de ce nu ne correspond pas à la conception connue de Vassilieff, ni à son style de composition, ni à ses autres procédés picturaux. Le galeriste, cependant, jugeant la qualité du tableau – malgré l’avis négatif – l’a considéré comme un produit du mouvement cubiste d’après-guerre, en attendant que l’identité de l’artiste soit révélée. Ce n’est qu’après avoir vu mon exposition consacrée aux cubistes hongrois à Paris qu’il a été frappé par les similitudes stylistiques indéniables entre cette œuvre et celles exposées, dont la plupart avaient été découvertes récemment. En examinant les six candidatures de Gustave Miklós, il a donc sollicité mon avis. Après avoir étudié attentivement la photographie du tableau, j’ai écarté l’hypothèse Miklós, car le style ne correspond pas à ses œuvres connues. Mais une autre idée m’est aussitôt venue : celle d’Elemér Kóródy, cubiste hongrois beaucoup moins connu.
Kóródy est l’un des cubistes les plus importants que nous ayons identifiés dans nos recherches au fil des ans. Nous disposons de très peu d’informations sur sa courte carrière, mais nos connaissances se sont accrues de manière exponentielle au cours des dix dernières années. J’ai moi-même commencé à travailler sur son œuvre au début des années 2000, lors de l’exposition hongroise consacrée à la faune et à la flore. Comme son travail représentait un champ de recherche encore vierge, j’ai confié à mon professeur de l’époque, Károly Tóth, le soin de réaliser une étude approfondie à l’université. Cette recherche fut couronnée de succès : il rédigea sa thèse sur le sujet et publia une étude à ce propos. Plus tard, dans mes recherches sur la famille Stein et les cubistes hongrois, j’ai constamment souligné que Kóródy, dont l’œuvre commençait à être publiée, n’était pas encore reconnu comme une figure majeure.
Son œuvre cubiste m’a été révélée notamment par les dessins à l’aquarelle offerts par Martin Birnbaum, collectionneur hongrois, au Metropolitan Museum of Art de New York. J’en ai déjà longuement parlé dans un précédent essai, notamment dans Artmagazin. Jusqu’alors, seuls ces dessins étaient connus, aucune peinture à l’huile n’ayant été identifiée de Kóródy. Toutefois, nous possédons un portrait précoce de 1909 d’un naturalisme frappant, ainsi que deux portraits de 1906 et 1907.
L’apparition de ce dernier m’a permis d’identifier le jeune homme à la moustache que l’on voit sur une photographie souvent reproduite, représentant des étudiants hongrois de l’Académie La Palette. Ce jeune homme, en smoking, probablement lors de l’inauguration de l’exposition annuelle de l’école, n’avait jusqu’alors pas été identifié. Or, lui et son épouse, Márta Ferenczy, faisaient partie du cercle cubiste de La Palette. Kóródy lui-même l’évoque dans une courte note autobiographique, et d’autres sources confirment qu’il a assimilé les doctrines du nouveau style auprès d’Henri Le Fauconnier et Jean Metzinger. Son style reste proche de celui de Metzinger, mais avec une personnalité et une individualité bien marquées.
Bien que, hormis les dessins conservés au Metropolitan Museum of Art, aucune autre œuvre cubiste de lui n’ait été préservée, ces quelques pièces suffisent à justifier l’attribution à Kóródy de la peinture à l’huile aujourd’hui exposée.
Dans les milieux professionnels, on entend trop souvent l’affirmation pompeuse et erronée selon laquelle les cubistes auraient peint selon les mêmes schémas et de manière pratiquement identique. Or, tout comme chez les impressionnistes, les postimpressionnistes ou les futuristes, chaque artiste a son style propre, aisément discernable pour un œil averti.
Ainsi, parmi les dizaines d’artistes ayant expérimenté le cubisme à Paris avant la Première Guerre mondiale, les Hongrois ou même les élèves de Metzinger se distinguent nettement par leurs solutions individuelles. L’examen attentif de leurs œuvres révèle des variations personnelles dans le maniérisme, le style pictural et les modes d’expression.
Kóródy est l’un des cubistes les plus importants que nous ayons identifiés dans nos recherches au fil des ans. Nous disposons de très peu d’informations sur sa courte carrière, mais nos connaissances se sont accrues de manière exponentielle au cours des dix dernières années. J’ai moi-même commencé à travailler sur son œuvre au début des années 2000, lors de l’exposition hongroise consacrée à la faune et à la flore. Comme son travail représentait un champ de recherche encore vierge, j’ai confié à mon professeur de l’époque, Károly Tóth, le soin de réaliser une étude approfondie à l’université. Cette recherche fut couronnée de succès : il rédigea sa thèse sur le sujet et publia une étude à ce propos. Plus tard, dans mes recherches sur la famille Stein et les cubistes hongrois, j’ai constamment souligné que Kóródy, dont l’œuvre commençait à être publiée, n’était pas encore reconnu comme une figure majeure.
Son œuvre cubiste m’a été révélée notamment par les dessins à l’aquarelle offerts par Martin Birnbaum, collectionneur hongrois, au Metropolitan Museum of Art de New York. J’en ai déjà longuement parlé dans un précédent essai, notamment dans Artmagazin. Jusqu’alors, seuls ces dessins étaient connus, aucune peinture à l’huile n’ayant été identifiée de Kóródy. Toutefois, nous possédons un portrait précoce de 1909 d’un naturalisme frappant, ainsi que deux portraits de 1906 et 1907.
L’apparition de ce dernier m’a permis d’identifier le jeune homme à la moustache que l’on voit sur une photographie souvent reproduite, représentant des étudiants hongrois de l’Académie La Palette. Ce jeune homme, en smoking, probablement lors de l’inauguration de l’exposition annuelle de l’école, n’avait jusqu’alors pas été identifié. Or, lui et son épouse, Márta Ferenczy, faisaient partie du cercle cubiste de La Palette. Kóródy lui-même l’évoque dans une courte note autobiographique, et d’autres sources confirment qu’il a assimilé les doctrines du nouveau style auprès d’Henri Le Fauconnier et Jean Metzinger. Son style reste proche de celui de Metzinger, mais avec une personnalité et une individualité bien marquées.
Bien que, hormis les dessins conservés au Metropolitan Museum of Art, aucune autre œuvre cubiste de lui n’ait été préservée, ces quelques pièces suffisent à justifier l’attribution à Kóródy de la peinture à l’huile aujourd’hui exposée.
Dans les milieux professionnels, on entend trop souvent l’affirmation pompeuse et erronée selon laquelle les cubistes auraient peint selon les mêmes schémas et de manière pratiquement identique. Or, tout comme chez les impressionnistes, les postimpressionnistes ou les futuristes, chaque artiste a son style propre, aisément discernable pour un œil averti.
Ainsi, parmi les dizaines d’artistes ayant expérimenté le cubisme à Paris avant la Première Guerre mondiale, les Hongrois ou même les élèves de Metzinger se distinguent nettement par leurs solutions individuelles. L’examen attentif de leurs œuvres révèle des variations personnelles dans le maniérisme, le style pictural et les modes d’expression.
Provenance
Collection privée, France.Collection privée, Suisse.
Catalogues
Art Magazin, Elveszett kubista felbukkanàsa I., 2023, illustré p. 66.Newsletter
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