EMILE OTHON FRIESZ 1879-1949
Bord De Mer, Circa 1907
Huile sur toile
54 x 65 cm
89 x 99 cm (avec cadre)
89 x 99 cm (avec cadre)
Cette œuvre sera incluse dans la prochaine édition du Catalogue Raisonné de l’œuvre peint d’Emile Othon Friesz en préparation par la Galerie Aittouarès. Avis d’inclusion n°25361, délivré par Madame Odile Aittouares, en date du 3 janvier 2025.
Signé en bas à droite : Othon Friesz
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Peinte en 1907, sous la lumière éclatante de la Méditerranée, Bord de mer, Calanque à la Ciotat et Bec de l’aigle illustre pleinement la période fauve d'Émile-Othon Friesz, un moment...
Peinte en 1907, sous la lumière éclatante de la Méditerranée, Bord de mer, Calanque à la Ciotat et Bec de l’aigle illustre pleinement la période fauve d'Émile-Othon Friesz, un moment bref mais intense de son parcours artistique. Le tableau porte l’étiquette de la galerie Druet, qui exposa Friesz en 1910 et 1912 apportant un éclairage supplémentaire sur son histoire artistique.
Cette œuvre révèle à quel point Émile-Othon Friesz se défait, très tôt, des carcans de l'impressionnisme pour donner libre cours à la couleur ; avec sa palette éclatante, la présente œuvre réaffirme ainsi la place de l'artiste parmi les pionniers du fauvisme.
Friesz s'installe à Paris en 1897, où il se forme à la peinture dans l'atelier de Léon Bonnat à l'École des Beaux-Arts. À cette époque, il fait la connaissance de Charles Camoin et Henri Matisse. C'est également durant cette période que Friesz retrouve Raoul Dufy, qu'il avait rencontré trois ans plus tôt sur les bancs des Beaux-Arts du Havre. De 1902 à 1903, ils partagent le même atelier et, en 1904, ils exposent tous deux à la galerie des Collectionneurs.
Le Salon d'Automne de 1905, où il est invité à exposer plusieurs tableaux, marque un tournant décisif dans la carrière de Friesz. Ses œuvres sont accrochées dans une pièce adjacente à la salle VII, bientôt surnommée « la cage aux fauves » par le critique d'art Louis Vauxcelles. Y sont réunis Derain, Camoin, Manguin, Matisse, Marquet et Vlaminck, dont les toiles aux couleurs pures et flamboyantes font sensation.
Si les peintures que présente Friesz sont encore ancrées dans l'impressionnisme, l'exubérance de leur touche et l'éclat de leurs couleurs montrent qu'il lorgne, déjà, dans la direction révolutionnaire de ses camarades. Au lendemain de ce Salon qui va bouleverser l'histoire de l'art, Friesz s'installe auprès de Matisse au Couvent des Oiseaux de la rue de Sèvres, où il vivra de 1905 à 1910, au sommet du fauvisme. Très vite, il se laisse envoûter par les couleurs ardentes qui se déchaînent sur les toiles de Matisse, si bien qu'en décembre 1905 le voilà déjà converti et invité à exposer avec Derain, Camoin, Manguin, Marquet, Vlaminck et, bien sûr, Matisse à la galerie Prath-Maynier, rue de Lille.
Parmi la foule qui s'était ruée au Salon de 1905 se trouvait Georges Braque, dont Friesz avait fait la connaissance au Havre auparavant. Une grande complicité naît entre les deux peintres normands, qui vont travailler côte à côte durant toute une période de créativité frénétique. En août et septembre 1906, Friesz et Braque louent notamment un atelier le long des berges de l'Escaut, à Anvers, avant de descendre dans le Midi en fin d'année, pour y retrouver leurs camarades fauves. Ils se retrouvent aussi à Paris et en Normandie et, en 1906, fondent ensemble le Cercle de l'Art Moderne au Havre, qui devient une vitrine du fauvisme. À la fin du printemps 1907, Braque et Friesz retournent en Provence ; c'est lors de ce voyage que les vues du Bec de l’Aigle à la Ciotat voient le jour.
Si leur premier séjour méditerranéen en 1906 les avait conduits à l'Estaque, aux abords de Marseille, ils s'aventurent cette fois un peu plus à l'est pour poser leurs valises à La Ciotat, ville portuaire réputée pour son grand chantier naval. S'ils vont d'abord se concentrer sur la baie et le port comme ils l'avaient fait à l'Estaque, les deux artistes se laissent bientôt séduire par le relief accidenté du littoral. À l'écart de la ville, Braque et Friesz brossent le flanc des falaises, la pinède et les calanques, les sentiers et les plages.
Notre tableau appartient à la série des vues de La Ciotat et du Bec de l’Aigle, un motif récurrent dans l'œuvre de Friesz durant cette période. Cependant, ici, le Bec de l’Aigle est représenté sous un angle inhabituel, offrant une nouvelle lecture de ce site emblématique. Friesz choisit une perspective plus libre, accentuant la dynamique et la vivacité du paysage. Cette approche, similaire à celle observée dans le Paysage de La Ciotat (1907, Centre Pompidou), traduit l’enthousiasme de l’artiste pour les reliefs accidentés du littoral méditerranéen.
Friesz, originaire du Havre et habitué aux nuances douces des ciels normands, trouve dans le Sud une source d’inspiration nouvelle. La lumière écrasante de l’été, qui modifie les contrastes et efface les ombres, lui permet d’explorer des harmonies chromatiques vibrantes.
Notre œuvre se distingue par une palette flamboyante dominée par des rouges, oranges et jaunes, équilibrés par des touches de vert et de bleu. Cette exubérance de la couleur, caractéristique du fauvisme, se retrouve dans les œuvres de ses compagnons de route, notamment Matisse, Derain et Vlaminck. Cette toile se démarque par sa gestuelle expressive et ses superpositions de pigments audacieuses. L’artiste abandonne ici toute tentative de reproduction fidèle du réel au profit d’une transcription émotionnelle du paysage. Ce traitement, visible également dans ses vues de l’Estaque et d’Anvers, marque un jalon essentiel dans sa transition stylistique. Si la touche reste libre et spontanée, l’influence croissante de Cézanne se perçoit déjà dans la structuration des formes. Friesz, tout en s’immergeant dans l’exubérance du fauvisme, amorce une évolution vers une peinture plus construite. Les volumes sont simplifiés, les contours affirmés, et la composition semble annoncer le retour vers une plus grande rigueur formelle, qui caractérisera son travail des années suivantes.
Accompagné de Braque, Friesz en 1907 séjourne à La Ciotat, une ville portuaire où il retrouve des souvenirs d’enfance à Marseille. Habitué aux paysages changeants de la Normandie. L’artiste est profondément marqué par la beauté du paysage méditerranéen, la rude silhouette des roches et l’éclat du ciel. Ces éléments inspirent une réponse expressive et poétique dans ses œuvres de cette période. Dans « Bord de mer, Calanque à la Ciotat et Bec de l’Aigle » tout concourt à une exaltation sensorielle. La palette flamboyante, dominée par des couleurs chaudes comme le rouge, l’orange et le jaune, sculpte les falaises et la roche, tandis que des touches de bleu et de vert apportent un contraste rafraîchissant. La lumière d’été, implacable, écrase les ombres et atténue les profondeurs, conférant aux formes une simplification qui tend parfois à l’abstraction.
Cette œuvre révèle à quel point Émile-Othon Friesz se défait, très tôt, des carcans de l'impressionnisme pour donner libre cours à la couleur ; avec sa palette éclatante, la présente œuvre réaffirme ainsi la place de l'artiste parmi les pionniers du fauvisme.
Friesz s'installe à Paris en 1897, où il se forme à la peinture dans l'atelier de Léon Bonnat à l'École des Beaux-Arts. À cette époque, il fait la connaissance de Charles Camoin et Henri Matisse. C'est également durant cette période que Friesz retrouve Raoul Dufy, qu'il avait rencontré trois ans plus tôt sur les bancs des Beaux-Arts du Havre. De 1902 à 1903, ils partagent le même atelier et, en 1904, ils exposent tous deux à la galerie des Collectionneurs.
Le Salon d'Automne de 1905, où il est invité à exposer plusieurs tableaux, marque un tournant décisif dans la carrière de Friesz. Ses œuvres sont accrochées dans une pièce adjacente à la salle VII, bientôt surnommée « la cage aux fauves » par le critique d'art Louis Vauxcelles. Y sont réunis Derain, Camoin, Manguin, Matisse, Marquet et Vlaminck, dont les toiles aux couleurs pures et flamboyantes font sensation.
Si les peintures que présente Friesz sont encore ancrées dans l'impressionnisme, l'exubérance de leur touche et l'éclat de leurs couleurs montrent qu'il lorgne, déjà, dans la direction révolutionnaire de ses camarades. Au lendemain de ce Salon qui va bouleverser l'histoire de l'art, Friesz s'installe auprès de Matisse au Couvent des Oiseaux de la rue de Sèvres, où il vivra de 1905 à 1910, au sommet du fauvisme. Très vite, il se laisse envoûter par les couleurs ardentes qui se déchaînent sur les toiles de Matisse, si bien qu'en décembre 1905 le voilà déjà converti et invité à exposer avec Derain, Camoin, Manguin, Marquet, Vlaminck et, bien sûr, Matisse à la galerie Prath-Maynier, rue de Lille.
Parmi la foule qui s'était ruée au Salon de 1905 se trouvait Georges Braque, dont Friesz avait fait la connaissance au Havre auparavant. Une grande complicité naît entre les deux peintres normands, qui vont travailler côte à côte durant toute une période de créativité frénétique. En août et septembre 1906, Friesz et Braque louent notamment un atelier le long des berges de l'Escaut, à Anvers, avant de descendre dans le Midi en fin d'année, pour y retrouver leurs camarades fauves. Ils se retrouvent aussi à Paris et en Normandie et, en 1906, fondent ensemble le Cercle de l'Art Moderne au Havre, qui devient une vitrine du fauvisme. À la fin du printemps 1907, Braque et Friesz retournent en Provence ; c'est lors de ce voyage que les vues du Bec de l’Aigle à la Ciotat voient le jour.
Si leur premier séjour méditerranéen en 1906 les avait conduits à l'Estaque, aux abords de Marseille, ils s'aventurent cette fois un peu plus à l'est pour poser leurs valises à La Ciotat, ville portuaire réputée pour son grand chantier naval. S'ils vont d'abord se concentrer sur la baie et le port comme ils l'avaient fait à l'Estaque, les deux artistes se laissent bientôt séduire par le relief accidenté du littoral. À l'écart de la ville, Braque et Friesz brossent le flanc des falaises, la pinède et les calanques, les sentiers et les plages.
Notre tableau appartient à la série des vues de La Ciotat et du Bec de l’Aigle, un motif récurrent dans l'œuvre de Friesz durant cette période. Cependant, ici, le Bec de l’Aigle est représenté sous un angle inhabituel, offrant une nouvelle lecture de ce site emblématique. Friesz choisit une perspective plus libre, accentuant la dynamique et la vivacité du paysage. Cette approche, similaire à celle observée dans le Paysage de La Ciotat (1907, Centre Pompidou), traduit l’enthousiasme de l’artiste pour les reliefs accidentés du littoral méditerranéen.
Friesz, originaire du Havre et habitué aux nuances douces des ciels normands, trouve dans le Sud une source d’inspiration nouvelle. La lumière écrasante de l’été, qui modifie les contrastes et efface les ombres, lui permet d’explorer des harmonies chromatiques vibrantes.
Notre œuvre se distingue par une palette flamboyante dominée par des rouges, oranges et jaunes, équilibrés par des touches de vert et de bleu. Cette exubérance de la couleur, caractéristique du fauvisme, se retrouve dans les œuvres de ses compagnons de route, notamment Matisse, Derain et Vlaminck. Cette toile se démarque par sa gestuelle expressive et ses superpositions de pigments audacieuses. L’artiste abandonne ici toute tentative de reproduction fidèle du réel au profit d’une transcription émotionnelle du paysage. Ce traitement, visible également dans ses vues de l’Estaque et d’Anvers, marque un jalon essentiel dans sa transition stylistique. Si la touche reste libre et spontanée, l’influence croissante de Cézanne se perçoit déjà dans la structuration des formes. Friesz, tout en s’immergeant dans l’exubérance du fauvisme, amorce une évolution vers une peinture plus construite. Les volumes sont simplifiés, les contours affirmés, et la composition semble annoncer le retour vers une plus grande rigueur formelle, qui caractérisera son travail des années suivantes.
Accompagné de Braque, Friesz en 1907 séjourne à La Ciotat, une ville portuaire où il retrouve des souvenirs d’enfance à Marseille. Habitué aux paysages changeants de la Normandie. L’artiste est profondément marqué par la beauté du paysage méditerranéen, la rude silhouette des roches et l’éclat du ciel. Ces éléments inspirent une réponse expressive et poétique dans ses œuvres de cette période. Dans « Bord de mer, Calanque à la Ciotat et Bec de l’Aigle » tout concourt à une exaltation sensorielle. La palette flamboyante, dominée par des couleurs chaudes comme le rouge, l’orange et le jaune, sculpte les falaises et la roche, tandis que des touches de bleu et de vert apportent un contraste rafraîchissant. La lumière d’été, implacable, écrase les ombres et atténue les profondeurs, conférant aux formes une simplification qui tend parfois à l’abstraction.
Provenance
Galerie Druet.Collection privée.
Vente Philocale Enchères, février 2025.
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