Les premières représentations de la figure mythologique du faune sur des vases grecs datent du VIème siècle avant notre ère. Avec son corps hybride mi-homme, mi-chèvre, le faune est une créature fantasmagorique qui a toujours inspiré les poètes et les artistes. Au fil des siècles, le faune est apparu dans des scène d’amour avec des nymphes ou encore dans des bacchanales. Sa joie de vivre et son animalité font de lui un être exalté et puissant devenant un motif iconographique privilégié dans l’œuvre de Picasso dès les années 1920. Le faune n’apparait cependant que de manière ponctuelle dans sa période parisienne avant de devenir un motif central dans ses œuvres des années 1945. Les monstres réalisés durant les années de guerre laissent place à des êtres joyeux et les toiles de Picasso s’enrichissent de centaures, de nymphes et de faunes. Le faune devient une figure plurielle qu’il intègre soit dans ses peintures de façon isolée soit dans une composition complète joyeuse et musicale. Après la guerre, le faune devient un motif récurent dans sa peinture symbolisant un renouveau artistique et personnel. En effet, l’année 1946, est une période charnière pour l’artiste qui s’installe avec sa compagne Françoise Gilot sur la Côte d’Azur, avant de donner naissance à leur premier enfant, Claude. S’en suit une période de bonheur pendant laquelle l’œuvre de l’artiste est tout aussi enjouée.